Suite de l’article : Le cœur su la main part 1
Après plusieurs jours, il était temps de se ressaisir, elle se relève met de côté ses émotions et prend possession du local pour assurer les commandes, c’est comme ça qu’elle arrive à noyer son chagrin, le travail, une cadence infernale, la course contre le temps…et oublier.
Peu de temps après, elle fut contactée par la chaîne Samira TV pour Co-animer une émission, kaak el Ahlam, le public est captivé par cette jeune et talentueuse jeune femme, époustouflante et créative, sa façon d’expliquer ses recettes plaît, sa douceur naturelle rassure, et devant une caméra elle est très à l’aise, elle prend beaucoup de plaisir à animer cette émission qui l’a révélé au public.
Un beau jour où tout aller bien, une blessure à la main vient lui gâcher la vie, suite à un accident.
” Ma carrière dans le monde culinaire est fichue, mon rêve est fini”, me dit elle au téléphone, sa blessure se développe en tendinite, impossible de faire des gâteaux, la douleur l’empêche d’utiliser sa main, il fallait l’immobilisation totale de son bras. Et comme ci ce n’était pas assez elle se retrouve avec une rectitude cervicale.
Grosse déprime, tout un investissement…Et tout aller partir en vrille.
Pendant sa convalescence elle m’appelle un jour pour me faire part d’une décision.
Elle m’a déjà parlé il ya bien longtemps de son rêve d’ouvrir une école de pâtisserie, mais c’était juste un projet que je voyais loin.
Mais voilà il fallait commencer à concrétiser ce projet là pour continuer à vivre son rêve, elle voulait transmettre sa passion et son savoir faire, “ce n’est pas une tendinite ou une rectitude cervicale qui vont me barrer la route” me dit-elle. Avant tout il fallait commencer par la formation, elle enchaîne alors formations, ateliers à l’étranger pour acquérir les connaissances et l’expérience qu’il faut pour mettre sur pied cette école.
Sanahilwa école voit le jour après plusieurs années de dur labeur, pas toujours facile il fallait courir tout le temps pour pouvoir concilier entre gérer l’école et le poste de responsable qu’elle occupe dans l’entreprise familiale. A l’école elle a fait la gérante, la standardiste, la formatrice, la secrétaire et même des travaux ménagers quand cela nécessitait…des journées interminables pour notre jeune maman, un rythme de vie palpitant, elle n’arrivait plus à souffler.
Un choix, un risque
Deux boulots un bébé, les commandes ? C’était plus possible il fallait faire un choix imminent et sacrifier quelques choses , poursuivre son rêve et mener son projet à bien, prendre le risque de se lancer dans l’inconnu et sauver son école ou bien rester confortablement dans son bureau derrière une carrière déjà bien tracée…!?
Après de grandes discussions interminables avec les parents et l’entourage, plusieurs personnes ont essayé de la raisonner et de la dissuader, pourquoi tenter le diable quand on a la sécurité de l’emploi ? Pourquoi tu as fait des études supérieures pour passer à la pâtisserie. Après plusieurs tentatives de dissuasion, elle prend des décisions qui allaient surprendre, pour elle c’était mûrement réfléchi.
L’électron libre décide de tenter l’aventure, elle se libère, se débarrasse de ses chaînes, active le mode machine et ne recule devant rien, elle quitte son travail dans l’entreprise et se consacre à faire ce qu’elle aime vraiment, malgré tous les problèmes qu’elle a pu rencontrer sur son chemin elle a surmonté la pente… l’école a connu des moments difficiles tiha ou nouda, mais à chaque fois elle en sort toujours plus forte, mon école c’est mon bébé, me disait-elle. Elle s’investit à fond contre vents et marées….
Pour Besma l’expérience de l’animation à la télévision était fascinante, son expérience pour kaak el Ahlam, à laisser Besma y prendre goût, l’ambiance des tournages, le monde magique de la télé, faire carrière n’était pas à exclure….
Mais il fallait d’abord réaliser le meilleur des projets, mettre au monde son deuxième garçon, encore une grossesse très difficile, un combat, je me souviens que j’allais lui rendre visite à l’hôpital et entre deux contractions elle était encore accrochée à son téléphone pour s’assurer du bon déroulement des cours à l’école ou de la qualité des produits qu’on allait lui faire livrer, elle se rabat ensuite sur son pc pour rédiger ses recettes, et organiser les plannings. Long fut le séjour à l’hôpital et elle était obligée d’être Immobile mais très active en même temps jusqu’à ce que le moment de la délivrance n’arrive enfin.
Ceux qui connaissent Besma vous diront que c’est une boulimique du travail, ambitieuse, très vite elle reprend les projets laissés en suspend…
Elle multiplie ses efforts pour améliorer les services de l’école, elle enrichit donc ses programmes de formations et s’entoure des meilleures formateurs chacun dans sa catégorie, elle ne lésine pas sur les moyens pour que ses stagiaires puissent bénéficier d’une vraie formation, à ce moment elle me fait part de son désir de compléter la formation de ses stagiaires à travers un site web, elle voulait qu’ils soient toujours à la page en ayant accès aux nouveautés, le site web devait alors maintenir le lien.
A l’école tout est dans les normes pour accueillir sans honte des chefs internationaux et des élèves venant de partout. Elle peut enfin voir fleurir ses efforts, son école se classe parmi les meilleures en Algérie, il fallait juste maintenir la cadence, et évoluer, donc forcément faire des formations dès que l’occasion se présentait.
Il fallait aussi être à cheval concernant l’hygiène et l’organisation, pour être rassurée et pouvoir passer au projets suivants………..
Sam .L
1 Commentaire
Mashaalah tu es un ange un grand exemple on a, de la chance de vous avoir en algerie